La biodiversité de la jungle
La forêt tropicale ou jungle possède une biodiversité incroyablement riche, la plus diversifiée de la Terre ; seuls les récifs coralliens lui sont comparables en termes de variétés d’espèces. Ses conditions climatiques mais aussi sa construction végétale et son réseau de cours d’eau ont permis le développement d’une variété inégalées d’espèces.
L’organisation stratifiée de la jungle
La forêt tropicale humide, aussi désignée sous le nom de jungle, s’organise en effet en couches successives, aussi appelées strates. Cette méthode de classement, bien que volontairement simpliste, permet cependant de tirer les grandes tendances de développement de la biodiversité forestière. Une forêt tempérée comporte une seule couche d’arbres, ainsi que des herbacées et des buissons, ce qui donne trois strates en tout.
Une forêt tropicale, elle, comporte deux à quatre couches d’arbres en plus des deux communes à la forêt tempérée, ce qui peut amener son nombre total de strates à six. Ce phénomène que l’on appelle multi-stratification permet d’augmenter le nombre de niches écologiques, qui seront ensuite colonisées par les animaux ; c’est la raison pour laquelle une riche biodiversité peut alors s’épanouir.
Un écosystème caractérisé par sa biodiversité végétale
L’une des caractéristiques de la forêt tropicale est en effet sa très grande variété d’espèces végétales par hectare. Sur un seul hectare, la forêt amazonienne peut compter jusqu’à 300 espèces différentes ; l’ensemble des forêts européennes n’en compte que 50. Cette richesse se traduit par une distance physique importante entre deux arbres de la même espèce : sur un hectare, leur nombre peut ne pas dépasser un ou deux individus.
Les deux-tiers des plantes à fleurs (sur les 250 000 recensées) se trouvent ainsi dans les zones tropicales. De plus, à conditions climatiques normales, la jungle se régénère rapidement, grâce au système de chutes d’arbres : chaque arbre en entraîne quelques autres dans sa chute, ce qui permet au soleil de pénétrer dans la canopée et d’accélérer le développement de nouvelles espèces. Environ un pourcent de la surface forestière tombe chaque année.
Une importante diversité animale
La biodiversité n’est pas que végétale ; grâce aux niches écologiques aménagées par la végétation, le règne animal a pu se développer de façon spectaculaire. De très nombreuses espèces ont pu proliférer et les forêts tropicales conservent à ce jour le plus grand éventail de faune. Les exemples sont nombreux et, ramenés à d’autres écosystèmes, illustrent bien les différences d’échelle.
Un seul site de jungle équatorienne compte autant d’espèces d’amphibiens que l’ensemble du territoire des Etats-Unis ; en Guyane française, presque autant d’espèces de poissons sont réunies sur une portion de rivière de 200 mètres de long que dans tout le territoire métropolitain. La Terre compte environ 5 500 espèces de reptiles ; la France métropolitaine en compte 41, alors que les forêts tropicales en rassemblent 550.
Les régions tropicales comptent environ 1 600 espèces d’amphibiens, et la France n’en rassemble que 33. Les scientifiques estiment que pour une zone donnée d’environ trois kilomètres de diamètres, les forêts tropicales comptent en moyenne deux à quatre fois plus de mammifères, amphibiens, reptiles et oiseaux que les zones de forêts tempérées.