La déforestation de la jungle
Dans les années 1990, déjà 16 millions d’hectares de forêt disparaissaient annuellement. En 2018, ce sont 12 millions d’hectares de forêts tropicales qui ont été rasés ; les pays où il y a le plus de déforestation sont le Brésil, l’Indonésie, la République Démocratique du Congo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Si certaines causes de cette déforestation, qui ne montre pas de signe d’essoufflement, sont naturelles, les principales sont humaines.
Les raisons de la déforestation
La conversion de zones de forêt tropicale à destination d’autres usages est la principale source de déforestation, notamment via l’expansion des surfaces agricoles ainsi que des zones urbaines. Environ 70% des surfaces déboisées ont une vocation agricole : les agriculteurs, adeptes de méthodes de déforestation rapides telles que le brûlis, utilisent ces nouveaux champs pour élever du bétail ou cultiver de l’huile de palme, du soja ou du tabac. L’urbanisation, en plus de s’étendre sur des terres sauvages, a une deuxième conséquence néfaste : l’élévation du niveau de vie des urbains les pousse à consommer plus de viande, ce qui accroît la demande pour les éleveurs de bétail. Le Brésil est ainsi devenu le premier exportateur mondial de viande de bœuf.
La re-modélisation des forêts est aussi en cause. La construction de barrages et de lacs artificiels ne fait pas que modifier l’aspect et l’organisation interne de la forêt, elle épuise aussi les ressources et met en danger la biodiversité environnante. D’immenses surfaces de forêts tropicales sont ainsi défrichées pour construire des routes et des infrastructures et permettre à une nouvelle population de s’y installer. L’attrait professionnel pousse aussi de nombreux individus à s’installer sur des zones fraîchement déboisées : l’exploitation minière, par exemple, fournit de nombreux emplois à des régions reculées, au détriment de la santé de la forêt.
L’exploitation illégale des ressources en bois est également un facteur très important de la déforestation. Afin d’alimenter les marchés du bois, du papier et du combustible, des hectares entiers sont défrichés ; l’absence de réglementation et de contrôle dans certaines parties du globe rend d’autant plus facile la conversion de surfaces forestières en exploitations illégales. L’île d’Haïti a été presque entièrement déboisée à cause d’installations de ce type qui produisaient du combustible.
Certains facteurs naturels existent aussi, notamment la multiplication récente des maladies, des parasites et des champignons. En cela, les monocultures généralement observées sont un facteur aggravant : en effet, il suffit qu’un seul arbre soit atteint pour que cela se propage à l’exploitation entière, notamment dans le cas des proliférations d’insectes néfastes.
Les conséquences de la déforestation
Cette déforestation galopante a de nombreuses conséquences pour l’environnement. Tout d’abord, l’absence de racines fragilise les sols : l’humus est moins épais et de moins bonne qualité et le sol ne peut plus jouer son rôle contre l’érosion et les glissements de terrain. Le cycle de l’eau est également perturbé, car les nappes phréatiques sont beaucoup moins alimentées lorsque le processus d’évapotranspiration des arbres disparaît. Mais c’est sur la biodiversité que la déforestation commet le plus de dommages : c’est en effet une destruction simple et brutale de l’habitat naturel de milliers d’espèces animales et végétales.